dimanche 25 février 2007

L'attaque des cyclones

Dimanche 25 février 2006.

Fini la dorade au soleil, la plongée, les randonnées sur le littoral ou en montagne, les barbecues…bref fini le farniente depuis deux jours. Bonjour les chaussures et les ponchos étanches, la séquestration à la maison, les moustiques, les mouches, la pluie, le vent, le vent, la pluie, la pluie…
Non pas que nous ayons quitté la Réunion. Bien au contraire, nous sommes confinés à la case depuis que l’île est sur la trajectoire de Gamede, le plus gros cyclone depuis ces trois dernières années apparemment, et que le préfet a annoncé l’alerte rouge pour tous les habitants.
Il vient du Nord Est, s’étend sur plus de 1500 kilomètres de long et son oeil est plus gros que l’île elle-même. Il est passé à moins de deux cents kilomètres cette nuit au Nord des côtes de la Réunion. A l’heure actuelle, il commence à s’éloigner vers le sud ouest et semble malheureusement se diriger droit vers Madagascar et, vu la puissance du phénomène, il pourrait tout dévaster sur son passage.

Déjà ici, le département français vient de prendre un sérieux coup de massue sur la tête :
Selon les informations, plus de 100 000 personnnes se retrouvent sans eau, électricité ou téléphone. Les champs de canne à sucre sont détruits (naaaannn ! ça veut dire plus de rhum !! ), les bananiers et les arbres fruitiers sont couchés (les avocats, les mangues, les fruits à pain et les Ti’Jacques n’ont même pas atteind le stade de la maturité qu’il y en a des tonnes par terre). Les ravines sont pleines (cela va les nettoyer des épaves de voitures et autres ordures non organiques…) et les radiers inondés, bloquant ainsi les routes. Le pont reliant le Nord et le Sud a été emporté partiellement, coupant malheureusement toute circulation routière, ce qui pose un énorme problème économique : les magasins sont vides, les gens au sud de l'île se ruent aux stations service car le ravitaillement en essence arrive du nord, les automobilistes doivent emprunter la route de la montagne pour aller travailler, augmentant ainsi leur trajet d’une centaine de kilomètres, un détour de deux heures minimum (on ne peut même plus aller se confronter aux fameuses vagues d’Etang Salé), les lagons sont ravagés par la boue, tuant ainsi la faune et la flore aquatique, attirant par là les requins à l’affût de cadavres de poissons…
Mais jusque là aucune perte humaine n’est à déplorer.

Et nous là dedans ? Et bien nous devions être idéalement situés car nous n’avons connu aucun problème : nous avons toujours l’électricité, le téléphone, Internet. Seule l’eau a été coupée au matin.
Nous avons attendu Gamede toute la nuit ici autour d’un tarot-rhum bien arrangé mais en vain. Nous avons même dû brancher le ventilateur tellement il faisait chaud !!!
Comme tout le monde lors d’un évènement aussi rare et aussi intense, la peur de la destruction et de la mort ainsi que la fascination que peut procurer cette peur se confrontent à chaque instant. La curiosité est parfois un vilain défaut.

Voilà pour l’instant les nouvelles de Gamede. Il semble s’éloigner mais Humba, un autre cyclone situé à plus de 1000 kilomètres à l’est de la Réunion pourrait également nous menacer dans les jours à venir. En moins de deux semaines, c’est le troisième système cyclonique qui se créé dans cette partie de l’océan indien et dont deux sont toujours en activité. Fait extrêmement rarissime.

Y aurait-il un lien avec ma venue sur l’île ? Quel égocentrisme me direz-vous !!
Mais ceux qui ont eu l’habitude de voyager avec moi (!!!) savent, à leur dépend, pourquoi on m’a surnommé “Rain man”, l’homme de la pluie !!! Et non pas à cause du film !!!

Luis

vendredi 23 février 2007

On prend le rythme !



Coucou les gens,
La vie continue son cours tranquille sous les tropiques... Avertis, nous savons maintenant qu'il faut toujours remettre au lendemain, ce que tu pourrais faire aujourd'hui... Question de principe ! C'est sans doute pour cela que nous avons mis plus de 15 jours à goûter les fameuses mangues josé, alors que de petits vendeurs bordent toutes les routes !
Malgré tout, nous poursuivons doucement notre découverte de l'île. Du côté de l'océan indien, nous explorons les lagons, armés de nos masques et tubas (paye tes explorateurs !) , et découvrons poissons-coffres, poissons-trompettes, murènes, poisson-ballon, et tous ceux dont on ne connait pas les noms... C'est le festival des couleurs flashies !
Du côté terrestre, on a commencé à randonner un brin (nos mollets souffrent le martyr !), une première rando le long de la mer dans le sud sauvage, bonheur de lumières et de végétations à moindre effort (avec passage sur une coulée de lave bien vieille et bien refroidie), une deuxième beaucoup plus sportive (genre Morretes au Brésil, clin d'oeil aux filles du Paraguay), pour descendre jusqu'au "grand bassin"... Une cascade d'eau douce, encaissée au fond d'un profond vallon.
Sinon le quotidien reste doux et serein, Fred et Marie adorables, et leurs marmailles qui commencent à bien nous faire craquer et à nous donner des envies... Et leurs zamis qui ressemblent étrangement aux notres. On prépare une bonne grosse tawa la semaine prochaine pour fêter leurs 10 ans de mariage et les 30 ans du Loulou, on va jouer un petit coup le spectacle pour l'occasion, histoire de se remettre dedans avant de se frotter au public malgache.
Heureusement les aléas réunionnais viennent pimenter ce paradis : un nouveau cyclone se crée tous les 4 jours dans l'océan indien (à chaque fois, on fait des réserves de bouffe au cas où, mais jusque là rien senti, même pas mal !) , les plombs de la case qui sautent dès que nous lançons une machine, parce que l'instal est pourrie, et l'eau du robinet qui parfois ne coule plus lorsque celle des nuages a trop coulé auparavant.
Et puis le départ approche, bientôt fini les vacances, à priori on prend le bateau pour Mada le 5 mars, à confirmer... La suite au prochain épisode !
Voili, voilou pour nous, on attend que vous nous contiez vos vies à vous, parce qu'on vous aime, parce que sans vous on aura jamais envie de revenir dans un an !

Muitos beijinhos a todos,

Milie

dimanche 11 février 2007

Oté de la France d'en bas !!!

Mi souhét à zot la bienveni,

Bienvenue dans un pays où l’on vous interdit d’emmener une lime à ongle et du canisse de jus de raisins mais vous autorise tout de même le port de digeridoo de 5kgs à bord d’un avion de ligne, un pays où les stewards chauves vous accueillent déguisés en Chicco, une nation où les gendarmes mobiles vous engueulent comme un vieux chauffard, lorsque vous vous êtes trompés de voie, mais ne vous arrêtent pas parce qu’il fait vraiment trop chaud pour travailler, une terre où meme les plus précaires ont une case (en plus!) et un bout de terrain de 200m2 pour laisser Mère Nature la Luxuriante faire son oeuvre de bienfaisance et subvenir aux besoins naturels de tout être humain, une population (plus qu’un peuple) éclectique, tolérante, ouverte à la mixité et qui ne supportent pas Sarkozy (il dort sur l’île Maurice tellement il est terrorisé quand il doit venir ici!), un pays où l’on peut voir la pluie tomber sur les pythons et les cirques pendant que l’on grille au soleil en faisant de la plongée dans les lagons brûlants et turquoise.

Ce pays n’est pas une carte postale ou un rêve, ce pays existe vraiment et il s’appelle…la France !!! Avec même ses Décathlons, Carrefour, Géant, Leader Price et Mac Do qui font tous un carton, et avec ses ravines qui subissent les désastreuses conséquences écologiques de cette course à la consommation si mal maîtrisée !! “Que faire de tous ces déchets non organiques, ces carcasses de machines et autres épaves de voitures, lorsque l’on habite sur une île ??” L’océan indien va mal à chaque grosse tempête ou cyclone qui “purifie” les ravines…

Mais Léza malheureusement est là !!!!!!!!!

Il fait vraiment doux de vivre dans cette France d’en bas où il y a le plus de Français assujettis à l’ISF !!!
Non c’est vrai, c’est agréable de voir de jeunes gens sans beaucoup d’argent avoir un toit, un frigo, prendre le temps d’éduquer leurs enfants, avoir le droit de se dorer la pilule sur des plages magnifiques et la chance (?) d’admirer une île de toute beauté, toute l’année, comme le font des hommes fortunés ou des retraités qui ont travailllé toute leur vie pour cela.
Bref comme vous le voyez, c’est plutôt Farniente qu’Aventure en ce moment, même si aujourd’hui il a fait tellement frisquet que j’ai dû mettre un débardeur !

Nous faisons de chouettes rencontres, jouons au tonton et à la tata avec plein de marmailles, goûtons les mets créoles (protéines de soja et légumes, salade de chèvre chaud et légumes, omelettes, et patates-camembert au feu de bois dans des baguettes de pain) et savourons la faune et la flore franco-tropicale (hier encore, sous le patio de la maison, un caméléon s’est retrouvé nez à nez avec nous lorsque la liane d’une plante à laquelle il venait de s’accrocher est retombée, avec lui, à 30 cm de la table à manger).

Nous ne connaissons toujours pas la suite des événements mais notre chemin semble se diriger également vers le Mozambique entre deux séjours à Madagascar.
A suivre donc…
Un petit mot à notre famille, à nos coollocs, à nos amis de partout en France et d’ailleurs, à nos collègues, camarades et à ceux qu’on ne connait pas : un GROS bisous à vous tous et Vive la France d’en bas !!!

Votez Bové !!

LUIS

mercredi 7 février 2007

Nouveaux zoreilles!

Coucou les amis,
Nous voilà enfin au pays où la CAF s'appelle "argent braguette", où l'eau des lagons est presque trop chaude, où l'on prend le temps, tranquillement, un curieux mélange de cultures entre l'Afrique,l'Asie et l'occident, on retrouve nos amis les indiens et leurs temples sacrés !
Le voyage s'est bien passé,déjà ds l'avion régnait un avant-goût du second degré créole, l'équipage mort de rire et joueur,stewarts avec perruque,du jamais vu !
On est bien installés ds la tite case des copains, entre mer et montagne, loin des infrastrucures du bord de mer, du macdo,carrefour et du tout nouveau décathlon qui ne désemplit pas!
Pas encore de grandes aventures à vous compter, mais ça viendra...Pour l'instant les projets, c'est apéro-tit-barbec avec les copains, baignades, savourer les fruits de la passion bientôt mûrs, camping sur la plage vendredi, et randos la semaine prochaine du côté des volcans... Nous nous emplissons de douceur insulaire avant de prendre la route pour la plus mystérieuse voisine malgache.
On vous embrasse fort,
Milie et Luis