mercredi 21 novembre 2007

De retour sur l'archipel des Comores

Coucou les mzoungous !

Nous voilà à mi-parcours de notre aventure comorienne…
Trois semaines sur six déjà écoulées dans le sablier, la sensation d’entendre chaque petit grain patienter dans le goulot avant le grand saut ! Nous vivons une période de notre vie d’une richesse intense. Ça doit être pour cela, la sensation que le temps se presse…
Nous sommes donc, pour ceux qui n’auraient pas suivi, dans un petit village du sud de la Grande Comore, du nom de Singani. Nous sommes financés (c’est-à-dire nourris, logés et défrayés sur nos vols pour les Comores) par la Croix-rouge française pour former une troupe locale au clowning et au théâtre-forum. Nous avons pour mission, en 6 semaines, de créer 3 spectacles sur des thèmes qui sont en accord avec les missions de la Croix-rouge aux Comores : l’hygiène et la santé à l’école (poux, puces, teignes, puces-chiques, gâle, latrines et citernes couvertes…), le choléra (qui sévit chaque année aux Comores et qui tue une centaine de personnes à chaque fois), et l’hygiène féminine (mariage et grossesses précoces, avortements clandestins, MST et IST).
Cela, c’était le contrat de départ, ce que l’on savait avant de venir, ce qui figure sur les contrats, la réalité est toute autre…
La réalité c’est que dans notre petite bourgade, l’eau avec laquelle on se lave et on cuisine, pourrie dans une citerne non couverte, l’électricité ne vient que 3 ou 4 heures et seulement certains jours de la semaine, on ne trouve pas de légumes frais, nous sommes à 1 heure de taxi-brousse de Moroni …
Mais, malgré tout cela, nous sommes merveilleusement bien à Singani. Parce que la vie y est douce, parce que les villageois commencent à nous connaître et nous saluent, parce que nos voisins passent nous rendre visite et nous offrent des fruits au passage (bananes, papaye, mangues,…), parce que la bougie le soir en tête-à-tête, ça a son charme, parce que Mascati (notre fée du logis) nous cuisine des mets savoureux, à base de feuilles de manioc, bananes frites, poissons, lait de coco… et parce que pour l’instant, pas de problèmes de santé, même si tous les expats de la capitale, nous mettent en garde contre les vers intestinaux et autres saloperies dans la flotte. Sur leurs conseils, nous nous lavons depuis 3 jours, les dents à l’eau minérale, surtout depuis que Luis a vu qu’il y avait de nombreux vers qui barbotaient dans l’eau avec laquelle on cuisinait nos pâtes, notre riz, avec laquelle on se lavait les dents…
Et si nous sommes si bien à Singani, c’est surtout parce que la troupe Nombaba, avec laquelle nous travaillons, est constituée d’une sacrée bonne bande d’artistes, avec laquelle on refait le monde, on créé, on improvise, on discute, on répète, on recommence, on s’interroge… et c’est passionnant de bosser avec des gens d’une autre culture aussi vifs, pertinents, ouverts et sacrément doués de surcroît. Alors entre eux et nous, on peut dire que la mayonnaise a bien pris, et on n’a pas vraiment perdu notre temps, la première semaine, nous avons fait des débats et des impros sur ces 3 thèmes, la deuxième semaine, Luis et moi, avons fait la rédaction des 3 pièces, en synthétisant leurs idées et il nous reste à présent 2 semaines pour travailler la mise en scène et les forums. Nous avons 5 représentations prévues, les 1er, 2, 8, 9 et 11 décembre. Les deux premières en français, pour que Luis et moi, puissions analyser l’interaction avec le public, leur donner des conseils, confirmer qu’ils ont bien compris le système du théâtre-forum et pour que les responsables français de la Croix-rouge puissent aussi comprendre le propos. Puis, les trois autres représentations seront en comorien, on leur laisse le bébé, l’idée étant que ces spectacles tournent dans tous les petits villages de brousse des 3 îles de l’archipel… Et ceci pendant au moins, les 2 années à venir. Parce que, pour qu’un spectacteur monte sur scène, il faut impérativement qu’il puisse s’exprimer avec facilité, c’est donc toujours mieux dans sa langue maternelle !
Sinon, quelques anciens fans retrouvés à Moroni nous réclament notre duo de clowns, on va donc refaire quelques représentations pendant nos heures de libres…
Pas trop le temps de rédiger en ce moment,
Les fainénants de la lecture apprécieront. Luis reprendra le clavier à la Réunion, inch allah !
En attendant on vous embrasse très fort et on revient vous embêter très bientôt avec des histoires interminables et des tonnes de photos à mater,
A pluche,
Milie et Loulou.

De retour sur l'archipel des Comores

Coucou les mzoungous !

Nous voilà à mi-parcours de notre aventure comorienne…
Trois semaines sur six déjà écoulées dans le sablier, la sensation d’entendre chaque petit grain patienter dans le goulot avant le grand saut ! Nous vivons une période de notre vie d’une richesse intense. Ça doit être pour cela, la sensation que le temps se presse…
Nous sommes donc, pour ceux qui n’auraient pas suivi, dans un petit village du sud de la Grande Comore, du nom de Singani. Nous sommes financés (c’est-à-dire nourris, logés et défrayés sur nos vols pour les Comores) par la Croix-rouge française pour former une troupe locale au clowning et au théâtre-forum. Nous avons pour mission, en 6 semaines, de créer 3 spectacles sur des thèmes qui sont en accord avec les missions de la Croix-rouge aux Comores : l’hygiène et la santé à l’école (poux, puces, teignes, puces-chiques, gâle, latrines et citernes couvertes…), le choléra (qui sévit chaque année aux Comores et qui tue une centaine de personnes à chaque fois), et l’hygiène féminine (mariage et grossesses précoces, avortements clandestins, MST et IST).
Cela, c’était le contrat de départ, ce que l’on savait avant de venir, ce qui figure sur les contrats, la réalité est toute autre…
La réalité c’est que dans notre petite bourgade, l’eau avec laquelle on se lave et on cuisine, pourrie dans une citerne non couverte, l’électricité ne vient que 3 ou 4 heures et seulement certains jours de la semaine, on ne trouve pas de légumes frais, nous sommes à 1 heure de taxi-brousse de Moroni …
Mais, malgré tout cela, nous sommes merveilleusement bien à Singani. Parce que la vie y est douce, parce que les villageois commencent à nous connaître et nous saluent, parce que nos voisins passent nous rendre visite et nous offrent des fruits au passage (bananes, papaye, mangues,…), parce que la bougie le soir en tête-à-tête, ça a son charme, parce que Mascati (notre fée du logis) nous cuisine des mets savoureux, à base de feuilles de manioc, bananes frites, poissons, lait de coco… et parce que pour l’instant, pas de problèmes de santé, même si tous les expats de la capitale, nous mettent en garde contre les vers intestinaux et autres saloperies dans la flotte. Sur leurs conseils, nous nous lavons depuis 3 jours, les dents à l’eau minérale, surtout depuis que Luis a vu qu’il y avait de nombreux vers qui barbotaient dans l’eau avec laquelle on cuisinait nos pâtes, notre riz, avec laquelle on se lavait les dents…
Et si nous sommes si bien à Singani, c’est surtout parce que la troupe Nombaba, avec laquelle nous travaillons, est constituée d’une sacrée bonne bande d’artistes, avec laquelle on refait le monde, on créé, on improvise, on discute, on répète, on recommence, on s’interroge… et c’est passionnant de bosser avec des gens d’une autre culture aussi vifs, pertinents, ouverts et sacrément doués de surcroît. Alors entre eux et nous, on peut dire que la mayonnaise a bien pris, et on n’a pas vraiment perdu notre temps, la première semaine, nous avons fait des débats et des impros sur ces 3 thèmes, la deuxième semaine, Luis et moi, avons fait la rédaction des 3 pièces, en synthétisant leurs idées et il nous reste à présent 2 semaines pour travailler la mise en scène et les forums. Nous avons 5 représentations prévues, les 1er, 2, 8, 9 et 11 décembre. Les deux premières en français, pour que Luis et moi, puissions analyser l’interaction avec le public, leur donner des conseils, confirmer qu’ils ont bien compris le système du théâtre-forum et pour que les responsables français de la Croix-rouge puissent aussi comprendre le propos. Puis, les trois autres représentations seront en comorien, on leur laisse le bébé, l’idée étant que ces spectacles tournent dans tous les petits villages de brousse des 3 îles de l’archipel… Et ceci pendant au moins, les 2 années à venir. Parce que, pour qu’un spectacteur monte sur scène, il faut impérativement qu’il puisse s’exprimer avec facilité, c’est donc toujours mieux dans sa langue maternelle !
Sinon, quelques anciens fans retrouvés à Moroni nous réclament notre duo de clowns, on va donc refaire quelques représentations pendant nos heures de libres…
Pas trop le temps de rédiger pour vous en ce moment,
Les fainéants de la lecture apprécieront,
Luis reprendra le clavier à la Réunion, Inch Allah !
On vous embrasse tous très fort et on revient très bientôt vous embêter avec des histoires interminables et des tonnes de photos à mater...
A pluche,
Milie & Loulou.