vendredi 30 mars 2007

En route vers Tanambé

Remémorez-vous un épisode de “la croisière s’amuse” et vous aurez un avant goût de notre petite et fort sympathique traversée de l’océan indien…
Bon, il est vrai que la piscine était vide et couverte d’un filet et que nous n’avons pas pu en profiter… Mais même vide, elle est la marque d’un temps où le Mauritius Tronchetia était à son apogée. Le vieux ferry est maintenant bien rouillé mais il nous a mené à bon port : Tamatave (à l’est de Madagascar). Contrairement aux voyages en avion, sur un bateau on peut se ballader, prendre une douche chaude, dormir allongé, prendre le temps de rencontrer les autres passagers, et, lorsque la mer est calme comme un lac, faire une journée entière de tarot avec 2 accolytes bretons ! Donc une douce traversée rythmée par des songes bercés de vaguelettes !

A l’arrivée, une petite séance d’attente à la douane, histoire de se frotter aux autorités locales… Pas bien méchante ! Les douaniers avaient le sourire et vraiment pas envie de s’embêter à fouiller les sacs.

C’est là que nous avons retrouvé, Anicet, médecin et membre actif de l’association “vivre à madagascar”, qui nous a accueillis dans son pays et aidé dans nos démarches variées dont je vous passe les détails (rapport au visa de 3 mois et aux preuves que nous devons fournir de nos divers départs et arrivées). Nous allons donc rester jusqu’au 20 juin à Mada, puis prendre un avion de Mahajanga à Mayotte, d’où nous irons peut-être aux Comores ou au Mozambique, mais cela reste à définir sur place.

Ensuite… ah ensuite, nous avons pu nous délecter des joies du taxi-brousse post-cyclone, pour aller de Tamatave à Tanambé (au bord du lac Alaotra), environ 300 kms en 17 heures, un pur délice pour nos articulations !
Mais nous avons traversé des paysages variés de la côte humide et tropicale, jusqu’à la plaine des rizières, où se trouve le lac Alaotra, de nombreux petits villages et enfin … Tanambé !

Là, fatigués, las, éreintés des nombreuses altes dûes aux roues embourbées dans les routes ravagées par les éboulis du cyclone, nous avons
eu droit à un accueil des plus inatendus !!! Amélie, épouse d’Anicet et directrice de l’école “la performance” où nous allons intervenir, avait prévenu les enfants de notre arrivée. Ils nous attendaient tous alignés de chaque côté de l’unique rue de Tanambé, tapant dans leur mains et chantant “la bienvenue à Luis et Emilie”, ils nous ont fait sortir de la voiture et défiler tels des hauts représentants diplomatiques, pour notre plus grande gêne…
Ensuite, ils nous ont emmené jusqu’à l’école où ils ont hissé les drapeaux malgaches et français en chantant “la marseillaise”, puis l’hymne national malgache, nous étions dans nos petits souliers !

Depuis, heureusement, nous sommes revenus à des relations plus simples et plus saines, nous avons mis au point le programme de nos interventions avec la charmante équipe des professeurs. Nous sommes intervenus auprès de toutes les classes vendredi, proposant jeux, chants, démonstration de jonglage et de didgeridoo…
Les enfants sont emballés par le projet, ils ont très envie d’apprendre.
Déjà ce matin, presque tous les élèves tentaient de jongler avec les cailloux de la cour pendant la récréation et ce sont les filles qui s’en sortaient le mieux. Elles jouent souvent à un jeu qui nécessite de savoir jongler et ce sont elles qui montraient comment faire aux garçons. Nous faisons partie des rares “vazas” (étrangers) à être venus au village et suscitons une grande curiosité. Le projet consiste en une semaine d’ateliers “découverte” musique, danse, théâtre, jonglage jusqu’à mardi prochain, puis mercredi nous jouons “Dilse”, notre petit spectacle pour fêter les vacances de Pâques. Ensuite, les enfants partent pour 2 semaines de vacances. A leur retour, nous aurons 5 semaines pour monter un
spectacle où, volonté des enseignants, les 270 élèves participeront !!!
Nous avons donc du pain sur la planche…
Pendant leurs vacances nous allons aller à Tana, histoire de régler quelques détails administratifs, et rencontrer Virginie, de l’association “l’aléas du possible” qui a monté une école de cirque avec des enfants de la rue et avec qui nous allons sans doute faire une petite tournée en juin sur la côte de la vanille…

Tout va donc pour le mieux pour nous, du boulot, du boulot, mais on aime ça et on est là pour ça… Tanambé est un village des plus paisibles, où les habitants s’éveillent à 5H du mat, pour partir travailler dans les champs “à la fraîche” et où tout le monde dort à 22H ! Ca nous change de la Réunion.
Sinon, la connexion internet c’est pas vraiment ça, du 56K sur windows 98 me dit Loulou, alors les photos c’est pas pour tout de suite…

On vous embrasse tous fort,
Et attendez vous à ne recevoir des nouvelles que rarement, parce
qu’attendre 10 piges que ça marche, on le fera pas tous les jours !!!
Des bisous tout plein,

Milie et Loulou.

jeudi 1 mars 2007

Pourquoi remettre à aujourd'hui ce que tu peux faire demain !!

Oui... je sais...toujours en retard, même pour les informations !!!

Non pas qu'il n'y avait plus de courant. La dernière fois que l'on a été coupé toute la matinée pendant le cyclone, c'est parce que le disjoncteur avait simplement sauté et que l'on avait pas même pensé à cette éventualité !!!!!

Bref voici les dernières informations de nos vacan...euh...Aventures !!! Euh...non...vacances !!!

A lire de façon chronologique...ou pas !!

Luis

Tempête quand même !!

Mercredi 1 mars 2007.

Ca y est !!! Cette fois Gamede semble avoir définitivement pris le large vers le sud de l’océan après tous les caprices que nous avons subis ces deux derniers jours.
Alors qu’il avait quitté les côtes réunionaises, se dirigeant droit vers Madagascar, Monsieur Gamede a sûrement dû avoir quelques remords à détruire l’île Rouge.
En effet, il s’est brusquement arrêté, stationnnant à 0 km/h pendant quelques heures entre Mada et nous, se renforçant par la même occasion, avant de piquer plein sud dans la nuit de lundi à mardi, nous renvoyant sa puissance en pleine figure.
Après l’Est et le Nord, c’est au tour de l’Ouest et du Sud de faire face au cyclone.

Constatant l’ampleur des dégâts matériels et le coût de l’activité économique qu’ils induisaient, l’alerte orange a été déclarée lundi matin par le préfet. Alors que le temps était bien plus mauvais que lors de l’alerte rouge, les grands décideurs de l’île ont imposé aux habitants de reprendre le travail, à la grande colère de ces derniers. Beaucoup ont dû emprunter dans la matinée les routes de montagne, craignant des coulées de boue ou des ravines en crue. Certains se sont logiquement retrouvés bloqués sur le chemin du retour, ne pouvant rejoindre leur famille après qu’une nouvelle alerte rouge ait été déclarée en fin d’après-midi. Heureusement, certaines personnes ont montré toute leur solidarité en téléphonant aux radios pour proposer un hébergement à ces “SDF d’un soir”.
De plus, les centres d’hébergements de chaque ville ont accueilli, en plus des sans abris habituels, des dizaines de personnes qui avaient peur de rester chez elles, des habitants ayant une piscine à la place de leur maison ainsi que des passagers qui devaient prendre l’avion ces jours derniers.

Les écoles ont ouvert depuis aujourd’hui. Les professeurs des villes du Nord et du Sud, ne pouvant aller travailler à cause de la destruction d’une partie du pont de la rivière St Etienne, s’organisent pour intervertir géographiquement leurs postes, même constat dans d’autres secteurs, en attendant une ouverture éventuelle de la portion “intacte”. Certains commerçants et particuliers, ayant passés ces 4 jours d’isolement en famille, ont eu la désagréable surprise d’avoir été “visités” par des voleurs qui n’ont pas hésité à profiter de l’alerte rouge pour s’enrichir les poches. Même sanction avec la voiture de Fred qui venait de tomber en panne à moins de 100 mètres d’où nous logeons : à peine une heure plus tard, il a retrouvé deux grosses pierres, qui avaient traversé le pare brise arrière, à la place de sa tente.

Le deuxième passage de Gamede a donc fait une nouvelle fois de nombreux dégâts, un “héros” et deux morts : lorsque l’alerte rouge est déclarée, les habitants ont 3 heures maximum pour rentrer chez eux. Ensuite, plus personne n’a le droit de circuler sous peine d’une grosse amende et de se voir conduit de force dans un centre d’hébergement jusqu’à la levée de l’alerte.
Une femme de 40 ans, qui voulait rentrer chez elle pour se mettre à l’abri, a tenté de traverser un radier, innondé par 80 cms d’eau et un fort courant, n’écoutant pas les consignes de sécurité et les avertissements des personnes qui se trouvaient de l’autre côté du radier. Elle s’est fait immédiatement emportée avec sa voiture par la ravine en crue.
La veille, un homme avait également tenté de traverser à pied un autre radier inondé. Même conséquence malheureuse.

Et comme toute catastrophe a toujours son “héros”, les médias font une double page aujourd’hui sur un réunionais, d’origine chinoise, qui n’a pas hésité à se jeter à l’eau pour sauver quelqu’un qui s’était fait emporter par le courant d’une ravine.

Le beau temps est enfin revenu…avec les mouches, les moustiques et les abeilles dans la case.
Je suis un peu déçu de constater que la pluie et le vent n’étaient plus là pour célébrer mon anniversaire hier. Cela aurait été tout un symbole ! C’était plutôt une pluie de rhum qui s’est abattu sur moi hier soir. Pour quelqu’un qui ne boit pas, c’était également tout un symbole !!
La fête est donc au rendez-vous car nous célebrions mes 30 ans hier et les 10 ans de mariage de Fred et Marie aujourd’hui. 10 ans déjà pour ce couple génial avec qui nous nous entendons si bien. Que votre couple et votre famille continuent à vivre de belles aventures…

Nous allons enfin pouvoir préparer ces deux évènements comme prévu ce week-end dans le jardin avec une trentaine de personnes et une bonne dizaine de marmays (enfants en créole). Ainsi Milie et moi allons pouvoir nous remettre en jambes en jouant notre spectacle devant notre premier public réunionais, avant de partir pour Madagascar le 19 mars prochain.

Luis.